Commentaire
Présentation de la fiche :
- La fiche est à mi-chemin entre une fiche de préparation et un compte-rendu de séance. Plutôt structurée, elle permet de se représenter facilement le déroulement de la séance. Elle présente les objectifs d'apprentissage ainsi que l'objectif pédagogique du professeur. Il manque cependant des indications concernant les modalités de travail choisies, comme l'organisation du groupe selon les moments, la nature du travail demandé et le temps imparti.
- Tous les matériaux mobilisés pour la séance sont visibles et disponibles sur la page, de même que la fiche élève, ce qui assure une bonne compréhension de la séance.
Déroulement de la séance :
- La séance, dont la durée n'est pas précisée mais que l'on estime d'une heure, est découpée en trois parties. Chacune suit un ordre à peu près similaire en deux points : l'activité des élèves à partir d'un document unique fourni par l'enseignante, puis un corrigé collectif.
- Les trois parties de la séance organisent l'apprentissage selon le plan que nous avons tenté de reproduire dans le descriptif (voir ci-dessus) :
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- les objectifs de la publicité
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- l'apparition de la publicité dans l'histoire des médias de masse
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- la différence entre publicité de masse et publicité ciblée et le rôle des cookies
- L'activité des élèves est consignée sur une fiche-guide, également découpée en trois parties, qui suit le déroulement de la séance. Elle permet de garder la trace des principales acquisitions.
Objectifs d'apprentissage :
- Les objectifs d'apprentissage sont très clairement exprimés et nous ne les avons que très peu reformulés, ajoutant toutefois un objectif relatif à l'attitude de distance critique ( Savoir éthique ) qui nous semble bien devoir s'articuler aux savoirs théoriques proposés, et un autre exprimant une capacité en lien avec l'activité n°1 ( Savoir pratique ).
- A part la capacité transversale consistant à savoir retrouver une information dans un document pour répondre à une question (activités 2 et 3), nous n'avons pas repéré d'autres savoirs pratiques spécifiques. Cela aurait été le cas si, par exemple, les élèves avaient eu à distinguer la publicité de masse de la publicité ciblée à partir d'une observation en situation.
Didactisation du savoir :
- La notion principale à construire dans cette séance est « Publicité ». Elle est abordée ici à partir de sa fonctionnalité (activité n°1), en tant que média de masse (activité n°2) et, finalement, au travers d'une typologie relative distinguant deux stratégies contemporaines (activité n°3). Cette entrée, déjà riche pour le temps dédié et ce niveau d'élèves, n'épuise pas la diversité des approches possibles. En effet, d'autres aspects de la notion, à mettre en corrélation avec d'autres notions, pourraient encore être traités, tels :
- la communication publicitaire (Communication, Message, Source, schéma de la communication) ;
- l'économie de l'information, et plus précisément l'économie des médias et l'économie du web ;
- l'image publicitaire ;
- les formes d'argumentation de la publicité (Image, Message, rhétorique)
- l'historique des médias de masse (en partie abordé dans cette séance)
- la critique de la publicité (infopollution, législation, protection et lutte)
- Cette séance ne livre pas de niveau de formulation attendu pour la notion visée, ni de définition générique à partir de laquelle penser sa didactisation. Pour y contribuer, nous reproduisons ici une définition intéressante de la notion de Publicité qui est donnée par Bernard Lamizet et Ahmed Silem dans leur Dictionnaire encyclopédique des sciences de l'information et de la communication :
- « A la fois caractère de ce qui est public (ex. : publicité des actes juridiques) et une activité de communication par laquelle un acteur économique, social ou politique (l'annonceur) se fait connaître, fait connaître sa marque, ou fait connaître ses activités et ses produits du grand public par la médiation de discours, d'images, de toutes formes de représentations, le faisant apparaître sous un jour propre à faire adhérer le destinataire – grand public, lecteurs ou usagers, etc. La publicité est une forme de communication qui a deux fonctions essentielles : d'une part, faire connaître, d'autre part, faire agir. »
Cette définition peut servir de base à l'élaboration de niveaux de formulation adaptés aux niveaux des élèves du secondaire.
- Notons enfin le statut médiatique particulier de la publicité qui utilise les autres médias, qu'ils soient de masse et traditionnels (presse, télévision, radio, affichage, cinéma) ou bien de communication (web) en tant que vecteurs de diffusion. Pour les agences de publicité, tous ces médias sont en effet considérés comme des « supports ».
Méthode pédagogique :
- La méthode pédagogique mobilisée ici est interrogative dirigée. Le cours avance pas à pas, appuyé par une fiche-guide, et s'organise presque entièrement à partir d'un dialogue avec la classe, « sous forme de questions orientées » comme le précise l'enseignante dans son compte-rendu. Les interactions provoquées s'appuient régulièrement sur de courtes activités d'analyse (activité 1) ou de recherche d'information (activités 2 et 3), lesquelles ont pour fonction d'engager le dialogue avec la classe lors de la mise en commun et de faciliter la transmission du savoir.
- La partie 3 de la séance, consacrée à la différence entre publicité de masse et publicité ciblée et le rôle des cookies, emprunte également à la méthode expositive déclarative lorsque l'enseignante délègue la transmission du savoir à une vidéo en ligne de la CNIL. Ce document est cependant exploité au travers de deux questions posées aux élèves et commenté ensuite lors d'un échange avec la classe où la méthode interrogative dialoguée reprend ses droits.
- Le choix de cette méthode est très certainement dû, une fois de plus, au temps imparti. Elle s'avère en effet économique, bien que le « rendement » cognitif ne soit pas prouvé. Une méthode active aurait, à l'inverse de la stratégie pédagogique présentée ici, mis les élèves en situation d'observation ou d'expérimentation, notamment pour la partie 3 : le phénomène de publicité personnalisée aurait ainsi pu être testé, observé et analysé par les élèves plutôt qu'être médiatisé par une vidéo en ligne qui ne fait, in fine, qu'informer.
Structuration des connaissances :
A la suite de chacune des trois parties qui se terminent par une phase de mise en commun, il serait intéressant de prévoir un moment de travail individuel où l'élève serait conduit à structurer les connaissances qu'il vient de découvrir. L'idée générale de cette phase qui favorise l'accès à l'abstraction, est de synthétiser et/ou de tirer les conséquences des apports de l'activité précédente par le biais d'une formulation adaptée (texte, schéma, carte, dessin ou tableau).
Évaluation des apprentissages :
La phase d'évaluation n'est pas prévue, tout du moins à l'échelle de cette séance. Peut-être l'est-elle en fin de la séquence sur les médias. Elle pourrait dans tous les cas reprendre certaines modalités utilisées pour la structuration des connaissances, renforçant au passage celle-ci, ou bien se contenter de tests sous forme de QCM, plus économes en temps. A l'image du cours, il pourrait être pertinent de concevoir cette évaluation à partir de matériaux à analyser relativement aux fonctions de la publicité (activité 1) ou à ses types (activité 3).
Conclusion :
Cette séance a le grand mérite de traiter d'une notion trop peu abordée en information-documentation, et notamment au niveau 6°. Qui plus est, elle s'inscrit dans une séquence dédiée aux médias de masse qui la contextualise et lui donne sens. Nous retiendrons également de cette séance qu'elle offre un panorama diversifié de la notion de Publicité en traitant tour à tour de ses fonctions, de son historique et de sa typologie. Enfin, nous remercions l'auteure de nous donner accès à des documents, didactisés ou non, riches et exploitables par des élèves de 6°.