Analyse de "5- Comment fonctionne un moteur de recherche ?" (2013)

http://documentation.ac-besancon.fr/comment-fonctionne-un-moteur-de-recherche/

Cadre

Niveau(x) 2nde
Interdisciplinarité Information-documentation, Géographie, Histoire
Durée2 à 3 h.

Savoirs visés

Notion(s) Moteur de recherche
Savoirs théoriques

Comprendre le fonctionnement d’un moteur de recherche.

Savoirs normatifs

Développer une distance critique vis-à-vis des moteurs de recherche.

Évaluationsans

Enseignement

Scénario

Interpellés au sujet de leurs pratiques de recherche sur Internet et de leurs connaissances sur Google, les élèves se mobilisent pour effectuer des recherches afin de mieux connaître l’entreprise et le fonctionnement du moteur. Le cours est complété par l’analyse d’une page de résultats et une enquête sur d’autres moteurs.

Méthode(s) pédagogique(s) active : investigation interrogative : dirigé
Descriptif

Séance 1 :

  1. Phase initiale :
    1. présentation des objectifs (5 mn.)
    2. mobilisation (10 mn.)
    3. émergence des représentations sur les moteurs de recherche, dont Google.
    4. sensibilisation à partir des pratiques des élèves et de leur usage de Google.
    5. émission d’hypothèses sur l’identité de la marque Google.
  2. Activité 1 : chaque élève schématise le fonctionnement d’un moteur lorsqu’une requête est lancée, à l’aide du 3QOCP. (15 mn.)
  3. Mise en commun et validation des hypothèses énoncées. (10 mn.)
  4. Activité 2 : approfondissement des connaissances sur Google et son fonctionnement par une recherche d’information en ligne, à l’aide d’un questionnement guidé pour chacun des six thèmes proposés. (15 mn.)
  5. Bilan provisoire (5 mn.)

Intersession :

Les recherches sont à poursuivre pour la prochaine séance.

Séance 2 :

Partie 1 : connaissance de Google

  1. Mise en commun des résultats des recherches : présentation orale et prise de notes. (25 mn.)
  2. Structuration et institutionnalisation des connaissances : l’enseignant réorganise et complète les connaissances à l’aide d’un diaporama présentant une synthèse structurée des six thèmes traités par les élèves.
  3. Ouverture : échange sur les enjeux économiques et géopolitiques.

Partie 2 : analyse d’une page de résultats :

  1. Exposition des savoirs (cours dialogué ?) :
    1. observation de la structuration de l’information dans la page (résultats, liens sponsorisés) et dans les résultats (titre, URL, extraits, etc.)
    2. observation des premiers résultats : eye-tracking, classement
    3. échanges à propos des critères d’évaluation d’une page web (pertinence, fiabilité, etc. )

Séance 3 :

  1. Activité 1 : comparer au moins huit autres moteurs de recherche, à l’aide d’une grille.
  2. Activité 2 : présenter l’un de ces moteurs à partir d’une recherche d’information (origines, caractéristiques).
Outil(s) didactique(s)

Deux supports de cours

Apprentissage

Démarchehypothético-déductive
Tâche

Séance 1 : Effectuer une recherche sur un des aspects de Google afin de mieux comprendre son fonctionnement.

Matériau(x)

Sites web

Production

Présentation orale des résultats de la recherche

Fiche(s) élève(s)

Fiche de prise de notes guidée

Commentaire

Voici une séquence qui prend Google et les moteurs de recherche comme objet d’étude et recourt à la recherche documentaire comme vecteur de construction de connaissances info-documentaires.

Didactisation des savoirs

Du point de vue didactique, l’objet s’inscrit dans les objectifs d’apprentissage de la culture informationnelle : analyse d’un phénomène informationnel, sensibilisation aux enjeux et prise de distance d’avec les pratiques personnelles.

Premiers pas vers la didactisation de la notion de moteur de recherche – à laquelle il faudrait relier d’autres notions, telles le classement, le référencement et l’indexation -, l’auteure de la fiche rend ici explicitement hommage au travail précurseur de Frédéric Rabat (2008) qui posait malicieusement la question de l’enseignabilité de Google. Cette séquence montre donc à l’évidence que ces savoirs (la notion de moteur de recherche au travers du cas emblématique de Google, bien sûr) sont effectivement enseignables. Deux autres références d’actualité sont également citées qui nous aideront à progresser sur ce chemin.

Par ailleurs, dans le cas d'une reprise de cette séquence, nous nous posons la question de l’opportunité d’un échange à propos des critères d’évaluation d’une page web ( cf. la partie 2 de la séance 2). En effet, l’évaluation de l’information nous apparaît comme hors de propos ici. Cette problématique appartient à l’usager et à son besoin d’information (raison personnelle) plutôt qu’à la machine (raison algorithmique). La séquence étant orientée vers la connaissance de la machine, nous nous attendrions plutôt à ce que les élèves émettent, par exemple, des hypothèses sur les critères de classement des pages remontées par Google ( PageRank ).

Méthode pédagogique

Dans le bilan de la séquence, l’enseignante se montre préoccupée de constater que « les élèves sont assez peu actifs dans la deuxième séance, [et qu’il] faudrait imaginer un autre mode d’interaction pour la collecte/restitution d’informations ». Les séances 1 et 2 ne s’appuient pas, en effet, sur la même méthode.

La première séance penche vers l’investigation (méthode active) lorsque les élèves sont mis en demeure d’émettre des hypothèses, de mener une enquête et de rendre compte de ses résultats.

Il n’en va pas de même dans la deuxième séance dédiée à l’analyse d’une page de résultats. La fiche pédagogique est d’ailleurs moins précise sur la méthode employée. Sans doute s’agit-il d’une observation collective et guidée : une page de résultats est affichée (voir le support de cours) et les élèves sont invités à la commenter et à se poser des questions. On imagine les sollicitations répétées du professeur pour engager cette participation. Sans plus d'indications, il est possible de voir là une application de la méthode interrogative dans sa version « dirigée ».

Afin de rester dans une démarche active, on pourrait par exemple procéder par comparaison entre des présentations de pages d’une part, des présentations de résultats d’autre part, remontés de différents moteurs et/ou de notices proposées par le logiciel documentaire. Demander aux élèves de relever les points communs, les différences, de nommer les différentes zones et parties composant ces documents, et de fournir des preuves par l’expérimentation (aller vérifier par exemple si le titre du résultat est, ou n’est pas le titre de la page). Il s'agirait dans ce cas d'utiliser la méthode active de type observationnel. Une mise en commun suivie d’une phase institutionnalisante du savoir serait bien sûr toujours requise à la suite de cette activité.

La séance 3 dédiée à la découverte d’autres moteurs, très peu développée dans la fiche, méritera d’être détaillée par la suite. Elle peut fournir la trame d’une séance indépendante. La méthode, à nouveau active, semble intéressante.

Structuration des connaissances

L’enseignante prend soin de conclure la partie 1 (séance 2) par une synthèse récapitulative structurée (diaporama), ce qui lui permet d’institutionnaliser ces connaissances en s’adressant à des élèves impliqués dans la découverte du savoir et déjà (un peu) « instruits ». Par contre, comment faire en sorte que les élèves s'approprient cette offre de structuration ? Un moment dédié à une forme de verbalisation (texte, carte ou schéma) devrait pouvoir les y aider.

Évaluation des apprentissages

Enfin, une évaluation sommative, si elle était envisagée, permettrait de rendre compte de la réalité des apprentissages. Ses résultats pourraient être mis en rapport avec ceux d’une évaluation diagnostique conduite au tout début de la séquence.

Ressource(s)

Ressources didactiques

Ressources scientifiques

site académique

Colin Véronique. Comment fonctionne un moteur de recherche ? Académie de Besançon, 2013